Khatchkar
Un khatchkar, khachkar ou xač‘k‘ar (en arménien խաչքար, « pierre à croix », prononcé [χɑtʃkɑɹ]) est une pierre de commémoration gravée et une spécificité de l'art arménien, autrefois présente sur tout le territoire de l'Arménie historique et aujourd'hui particulièrement préservée en Arménie.Depuis le 17 novembre 2010, « l’art des croix de pierre arméniennes. Symbolisme et savoir-faire des Khachkars » figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Création et formulation
Les premiers khatchkars sont apparus au IXe siècle, pendant la renaissance arménienne suivant la libération du joug arabe sous les Bagratides. Leur origine est située en Siounie occidentale (actuel Gegharkunik), mais ils se répandent très vite dans tout le pays, avant d'ultérieurement connaître une certaine régionalisation.On présente souvent le khatchkar élevé à Garni en 879 par la reine Katranide, épouse du roi Achot Ier et elle-même originaire de Siounie occidentale, comme le plus ancien khatchkar daté. Il existe cependant un khatchkar daté de 876 (Hortun, région d'Ararat).
Au début, les stèles sont massives et dotées d'une ornementation simple. La partie supérieure est généralement ovale ou arrondie, mais des khatchkars à la partie inférieure ovale sont connus, tout comme un unique khatchkar circulaire (1,80 m, Talin) ; ce n'est qu'au Xe siècle que la forme entièrement rectangulaire s'impose, et que dans la seconde moitié du XIIe siècle que la partie supérieure s'incurve en une corniche, peut-être à des fins de protection des ornements.
Cimetières de khatchkars
En Arménie même, le cimetière de khatchkars le plus connu et le plus visité est celui de Noradouz sur la rive ouest du lac Sevan. L'évolution des tombes dans le temps est d'ailleurs un bon résumé de l'histoire de l'Arménie.Un autre cimetière de khatchkars célèbre en Arménie était celui de Djoulfa, site désormais situé au Nakhitchevan. La destruction totale du site par les Azéris a été vécu comme un grand traumatisme en Arménie. Des sculpteurs travaillant d'après les photos réalisées sur ce site avant sa destruction refont ces khatchkars désormais exposés à Gyumri et Etchmiadzin.Il reste encore environ 40 000 khatchkars en Arménie.
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Architecture arménienne
L'architecture arménienne s'est développée au fil des siècles de manière singulière. Des spécificités sont apparues, comme les gavits et les jamatouns2. La très grande majorité des constructions, notamment caractérisées par la coupole, sont religieuses, les forts se font plus rares ; l'évolution de l'architecture arménienne est en effet parallèle voire similaire à l'évolution architecturale des monastères d'Arménie. L'architecture chrétienne est principalement constituée de plusieurs périodes de développement : il y a tout d'abord l'essor des IVe, Ve et VIe siècles, qui voient la formation de cet art original, qui aboutit à un âge d'or au VIIe siècle. Après une période sombre au VIIIe siècle vient la « Première Renaissance » arménienne (IXe ‑ XIIe siècles) puis la seconde vers la fin du Moyen Âge. Au XVIIIe siècle, l'architecture perd peu à peu ses caractéristiques arméniennes, dans le sens où l'architecture adoptée est plus internationale (notamment soviétique) ; cela n'empêche cependant pas au XXe siècle le développement d'une architecture dite « néo-arménienne ».
Musique chrétienne
Le chant arménien, composé de huit modes, est la plus commune des musiques religieuses en Arménie écrite dans le khaz, un livre de notation musicale arménienne. Beaucoup de ces chants ont des origines antiques, s'étendant depuis les temps pré-chrétiens, tandis que d'autres sont d'obédience chrétienne, y compris ceux composés au IVe siècle par le moine Mesrop Machtots, l'inventeur de l'alphabet arménien ou le gandz du Xe siècle, composé par le prêtre Grégoire de Narek. Parmi les interprètres notoires — ou shakarans —, prend place le soprano Lusine Zakaryan de la cathédrale d’Etchmiadzin.La musique sacrée arménienne est restée liturgique jusqu'à ce que Komitas introduise la polyphonie à la fin du XIXe siècle. Komitas peut être considéré comme le fondateur de la musique arménienne classique moderne. Entre 1899 et 1910, il voyage dans les régions montagneuses d'Arménie et y collecte plus de trois mille mélodies populaires, qu'il harmonise et transforme en lieds.
Musique folklorique
La musique folklorique arménienne s'est enrichie au fil des temps d'une grande diversité d'instruments. Ceux-ci incluent le kanun, le davul, l'oud, le tar, la zurna et surtout le duduk. Les virtuoses de cet instrument sont Margar Margarian, Levon Madoyan, Vatché Hovsepian, Gevorg Dabaghyan, Yeghish Manoukian mais aussi Djivan Gasparyan, Lévon Minassian, Lévon Chatikyan et Araïk Bartikian.La période allant du XIVe au XVIIIe siècles constitue une époque charnière dans le développement de la musique traditionnelle arménienne. Un riche répertoire de ballades et de chants se développe, traitant de thèmes philosophiques, spirituels, lyriques et comiques accompagnés d'instruments à cordes tels que le kamânche, le saz et le santûr.
À l'instar des troubadours et des ménestrels du Moyen Âge, cette tradition est représentée par les ashoughs et les goussans qui sont des musiciens, chanteurs et poètes qui parcourent la Transcaucasie. Les ashoughs développent un répertoire savant essentiellement destiné aux cours princières. Sayat-Nova est l'un des plus illustres représentants de cette lignée d'ashoughs au XVIIIe siècle.
Quant aux goussans, qui cultivent une poésie moins raffinée, ils sont surtout appréciés par un public plus rural ou citadin. Parmi les goussans, Chèram et Djivani ont eu une grande influence sur le chant populaire arménien contemporain. Leurs compositions sont aujourd'hui jouées dans la plupart des fêtes arméniennes, en particulier lors des mariages. Parmi les interprètes plus modernes qui perpétuent cette tradition musicale, on trouve Armenak Shahmuradian, Vagharshak Sahakian, Noraïr Mnatsakanian, Rouben Matevosian, Haïrik Muradian, Hovhannes Badalian, Raffi Hovhannisian, Papin Poghosian ou Hamlet Gevorgian.
À l'époque de la domination soviétique, l'enseignement de la musique folklorique arménienne fut très contrôlé dans les conservatoires. Même si les danses traditionnelles arméniennes d'aujourd'hui sont associées aux interprètes comme Tata Simonyan, les vraies chansons traditionnelles sont transmises par des interprètes comme Rouben Matevosian, Ophelia Hambardzumyan, Varduhi Khachatrian ou Papin Poghosian.
Plus récemment, Arto Tuncboyaciyan et son groupe Armenian Navy Band ont élargi les frontières de la musique traditionnelle folklorique arménienne en la fusionnant avec d'autres courants de la world music et le jazz.
Littérature arménienne
La littérature arménienne proprement dite se développe parallèlement à la poésie de ce même pays. Les deux sont très liées. Dans son histoire, il y a plusieurs âges d'or et plusieurs courants littéraires : l'historiographie du Ve siècle, la poésie du Xe au XIVe siècles, et la « révolution littéraire arménienne » du XIXe siècle. Cet article retrace le fil de l'histoire de la littérature arménienne, et de ce qu'elle est actuellement.Depuis le XIXe siècle
Actuellement, la littérature arménienne — ou de la diaspora — est assez abondante et d'un style assez moderne (ainsi que la poésie).
Religion en Arménie
La principale religion en Arménie est le christianisme, implanté dans le pays depuis au moins dix-sept siècles. L'Arménie a sa propre Église, l'Église apostolique arménienne, dont les fidèles forment la grosse majorité de la population du pays. Le judaïsme et l'islam sont également mais faiblement présents.La liberté de culte est reconnue par la Constitution arménienne. Celle-ci sépare en outre l'Église apostolique arménienne de l'État.
La principale religion présente en Arménie est le christianisme, dont les adeptes forment 94,7% de la population1. La tradition veut que cette religion a été introduite en Arménie par les apôtres Barthélemy et Thaddée au Ier siècle. En 301, le pays devient le premier État à adopter le christianisme comme religion officielle, lorsque Grégoire Ier l'Illuminateur convertit le roi Tiridate IV. La nouvelle religion supplante alors le zoroastrisme et le paganisme local.
Le pays compte également quelques communautés catholiques et protestantes, résultats des conversions des missionnaires ces derniers siècles.
Cuisine arménienne
La cuisine arménienne n'est pas seulement celle de la république d'Arménie mais aussi celle de la diaspora arménienne née en partie à la suite du génocide de 1915-1917. Les deux cultures étant relativement différentes, leur cuisine l'est tout autant.En plus d'avoir été influencée tout au long de son histoire par ses pays voisins (Grèce, Moyen-Orient, Balkans, Iran ou Turquie), l'Arménie leur a également grandement rendu la pareille. Aussi, on trouvera un grand nombre de plats communs à la gastronomie libanaise, grecque, turque ou arménienne.
Plats principaux
Dans la diaspora, le plat principal peut, comme en Arménie, être à base de brochettes, cependant, la viande de porc y est bien moins utilisée. Elles sont souvent accompagnées de riz pilaf ou de boulgour. Cependant, des plats plus longs à préparer (parfois jusqu'à une demi-journée) sont très appréciés. Ainsi le su-börek, sorte de lasagnes au fromage (féta, halloumi ou mélange de chèvre et emmental) et au persil, les mantis, petits raviolis de viande, les keftas ou la moussaka font partie des plats traditionnels. Le lahmajoun (appelé lahmajo en Arménie) est une pizza sur une pâte très fine et recouverte de viande hachée, de persil, d'oignons et d'épices. En Arménie, où il fut importé après l'indépendance, il est surtout dégusté « sur le pouce ».
Les plats sont accompagnés de lavash (լավաշ), le pain traditionnel arménien, ou de pain pita.
Desserts
Des loukoums
L'Arménie étant de religion chrétienne, il existe des recettes typiques aux fêtes religieuses. Ainsi, le tcheurek est le gâteau traditionnel que l'on fait pour les pâques ; c'est une brioche tressée légèrement sucrée. Anouch abour est un entremet fait de blé et d'un mélange de fruits secs, il peut être aromatisé de cannelle et d'eau de rose, et se prépare pour Noël.
La cuisine arménienne comprend aussi des desserts de type « crème » tels que le riz au lait, le muhallebi, ou certaines crèmes parfumées d'eau de rose, de cannelle, etc.
Boissons
Ararat, brandy arménien produit par la Yerevan Brandy Company.
Le tan (Թան), boisson d'origine persane, est également très populaire. Il se boit souvent pendant le repas et est apprécié dans les fast foods et accompagne souvent le lahmajoun. Le tan est fait à base de yaourt liquéfié à l'eau puis salé.
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Les tapis arméniens
L'originalité des vichapagorg a depuis fort longtemps attiré l'attention des chercheurs. La détermination de leur origine ainsi que leur datation n'ont pas manqué de provoquer des controverses, car ils ont une parenté évidente avec les tapis d'Asie centrale sur le plan de l'ornementation. Selon A. Sakissan, un des grands spécialistes en matière de tapis d'Orient, il est possible de reconnaître des motifs d'origine chinoise et byzantine, parmi les éléments qui structurent le décor des vichapagorg les plus anciens. Selon ses recherches, le dragon ailé et la fleur de lotus stylisée, symbole bouddhique, ont pu parvenir de Chine en Arménie à l'époque de l'invasion tatare, à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle. De fait, la représentation du lotus est encore aujourd'hui qualifiée par les artisans turcs de khithayi, ce qui signifie « de Chine ». En revanche, la feuille double stylisée, qui rappelle la classique acanthe, est connue sous le nom de roumi, « étranger » en arabe, c'est-à-dire « de Rome », et est d'origine byzantine.