Dans les manuscrits du Vme le nom
historique du Karabagh est : ARTSAKH, voulant dire : forêt dense. Il fut la
10me province Royaume de la Grande Arménie.
La région des plaines, est appelée KARABAGH, par les envahisseurs Perse au 14me siècle. Il signifie : « jardin noir », en évocation de la couleur noire de sa terre, très fertile, propre à nourrir de ses terres l'Arménie toute entière.
Pour la région montagneuse, son nom actuel, HAUT KARABAGH,
est une traduction du russe « Nagorny Karabagh ».
Sa superficie est de 4.400 km², et même de 5.000 km² avec l'intégration des territoires tampons de Latchine et de Kelbadjar. Situé au Sud-est de l'Arménie et au Sud-ouest de l'Azerbeidjan, (à 250 Kms de Bakou) il est constitué de 5 régions :
Martakert, Askéran, Martouni, Chouchi et Hadrout.
Le climat est tempéré avec une moyenne annuelle de 10,5° degré, variant de :
+ 22° a - 6,9°. La pluviométrie est de 480 à 7 m/m.
La hauteur moyenne, est de 1100 mètres, au-dessus du niveau de la mer, avec le Mont Mrav à 3343 mètres, et le point culminant à 3.724 mètres, le Mont Gomshasar,
Les montagnes du Karabagh, sont les murailles de fer, elles sont outre une défense naturelle et un bastion irréductible et, aussi un dernier rempart pour l'Arménie, entre l'Islam et la Chrétienté.
Souvenons-nous de cette phrase du héros national :
Monté Melkonian :
La région des plaines, est appelée KARABAGH, par les envahisseurs Perse au 14me siècle. Il signifie : « jardin noir », en évocation de la couleur noire de sa terre, très fertile, propre à nourrir de ses terres l'Arménie toute entière.
Pour la région montagneuse, son nom actuel, HAUT KARABAGH,
Sa superficie est de 4.400 km², et même de 5.000 km² avec l'intégration des territoires tampons de Latchine et de Kelbadjar. Situé au Sud-est de l'Arménie et au Sud-ouest de l'Azerbeidjan, (à 250 Kms de Bakou) il est constitué de 5 régions :
Martakert, Askéran, Martouni, Chouchi et Hadrout.
Le climat est tempéré avec une moyenne annuelle de 10,5° degré, variant de :
+ 22° a - 6,9°. La pluviométrie est de 480 à 7 m/m.
La hauteur moyenne, est de 1100 mètres, au-dessus du niveau de la mer, avec le Mont Mrav à 3343 mètres, et le point culminant à 3.724 mètres, le Mont Gomshasar,
Les montagnes du Karabagh, sont les murailles de fer, elles sont outre une défense naturelle et un bastion irréductible et, aussi un dernier rempart pour l'Arménie, entre l'Islam et la Chrétienté.
Monté Melkonian :
« Si nous perdons l'Artsakh,
nous tournerons la dernière page de l'Histoire de notre peuple » !
|
Pour y accéder par la route Erevan-Stépanakert, 341 Kms,
il faut compter environ 4 à 5h en empruntant l'unique voie, le corridor de Latchine (8 Kms), aussi
dénommée :
« Route de la Vie » reconquis de haute lutte le 18 mai 1992, véritable
cordon ombilical qui permet aujourd'hui de relier au Sud-Ouest, le Karabagh
à l'Arménie, levant ainsi
3 ans de blocus azéri. Latchine était peuplé de Kurdes, il a été appelé le
Kurdistan Rouge.
En désenclavant le Karabagh et en établissant des relations terrestres avec l'Arménie, dés le 30 mai, des centaines de tonnes d'aide humanitaire, vivres, médicaments et autres matériels prioritaires, ont pu être livrés à Stépanakert.
Ce qui est un corridor aujourd'hui avait été une région peuplée d'Arméniens mais, soigneusement vidée de sa population, pour isoler le Karabagh de l'Arménie.
En désenclavant le Karabagh et en établissant des relations terrestres avec l'Arménie, dés le 30 mai, des centaines de tonnes d'aide humanitaire, vivres, médicaments et autres matériels prioritaires, ont pu être livrés à Stépanakert.
Ce qui est un corridor aujourd'hui avait été une région peuplée d'Arméniens mais, soigneusement vidée de sa population, pour isoler le Karabagh de l'Arménie.
Cette région est en voie de repeuplement.
L'aéroport de Stépanakert ( Khodjalou ) est impraticable, suite à la guerre.
L'ARTSAKH, terre arménienne séculaire, faisait partie de la Grande Arménie jusqu'au Vme siècle. Christianisé au IVme siècle, il a figuré comme partie essentielle de l'Arménie. Occupée par les Perses au IVme siècle, par les Arabes au VIIIme , semi indépendant jusqu'au milieu du XIIIme siècle, annexé par les Tatars Mongol et, sous domination Perse du XVIme au XVIIme. Il a évolué dans un environnement essentiellement musulman, pour passer sous le régime tsariste, après la conquête des russes en 1828,avec l'espoir de ses aspirations à l'indépendance, qui a été vain, même si les Arméniens les ont aidés à chasser les Turcs.
Les grandes familles princières arméniennes, les MELIKS, ont détenus des principautés indépendantes où ils exerçaient tous les pouvoirs : la justice, les impôts, et l'armée. Ils étaient unis et pleinement souverains sur leurs terres qu'ils ont défendues contre les invasions. Coalisés contre les envahisseurs perses et ottomans ils ont pu garantir une relative stabilité politique.
Ces principautés ont été au cours des XVIme , XVIIme et XVIIIme siècle, le dernier refuge de l'identité nationale arménienne.
Mais l'ambition démesurée d'un MELIK ayant soif de pouvoir, a mit fin à cette union, en tuant l'un de ses frères et concluant un accord avec les Perses.
►1915, circonstance tragique du Génocide perpétré par les turcs, qui a causé la mort, dans des conditions effroyables de 1 500.000 Arméniens.
►1917, révolution russe. Le KARABAGH, allait-il être enfin libéré par l'armée rouge ?
L'intérêt supérieur des bolcheviks ne le permettait pas, car de tout temps, il a été considéré comme un point stratégique au Caucase, notamment en raison de l'intérêt des européens, et surtout des anglais, convoitant le pétrole de Bakou sur la mer Caspienne, qui fournissait en 1914, plus de 50 % de la consommation mondiale.
Le Karabagh est finalement rattaché à l'Azerbeidjan.
► Le 20 septembre 1918, les Arméniens par décision du Congrès refusent de se soumettre aux azéris. Les troupes alliées germano- turques débarquent alors à Bakou.
Il en résulte des atrocités et, 30.000 Arméniens massacrés en 3 jours. Le gouvernement azéri proclame l'annexion du Karabagh, et y envoie un Gouverneur Général sous couvert du Haut Commandement des Alliés.
► le 2 septembre 1918 .... et après : " il en résulte des atrocités et 30000 arméniens massacrée en 3 jours. Fath Ali Khan Khoisi, 1er ministre d'Azerbaidjan, responsable des progroms de Bakou de septembre 1918, a été abattu par Aram Yerganian, en juin 1920 à Tiflis, dans le cadre de l'Opération Némésis (Déesse de la Vengeance), crée par le F.R.A.à Erevan et à Boston en 1918 , dans le but de traquer et de tuer les responsables des massacres et du génocide.
► Le 9 octobre, le commandant turc, Nouri Pacha, entre à Chouchi (ancienne capitale) avec 5000 hommes, et la met à feu et à sang, (5.000 morts), malgré une résistance héroïque, dirigée par Sarkis Méghrabian.
► Le 15 novembre 1918, le grand héros, le général Antranig Ozanian (1866-1927), fait mouvement avec sa troupe depuis Goris, pour libérer la région. Il a vaincu la résistance des forces armées turques et tatars, mais le Commandement britannique, dirigé par le général Thomson fort de 30.000 hommes, lui demande de stopper et d'attendre la résolution du problème du Karabagh lors de la future Conférence de la Paix de 1918 à Paris. Dépité Antranik retourne à Goris.
Il n'a pu répondre aux appels et à la demande du peuple du Karabagh pour se joindre à eux, afin de libérer le Karabagh du joug turc. Enterré au Père Lachaise à Paris, sa dépouille mortelle a été transférée en Arménie le 17 février 2002.
► En décembre, le Haut Commandement Britannique, alors en charge du Caucase favorisa, par anti-bolchevisme, les visées de l'Azerbeidjan sur le Karabagh, en empêchant la jonction avec l'Arménie. Ils exigent la soumission aux autorités azéries.
Cette conduite turcophile de l'armée anglaise, pays "éclairé" , par leur indifférence cruelle face à la souffrance des Arméniens et de leurs justes droits, a été la cause d'effusion de sang et de massacres au Karabagh.
► En 1919, Mustapha Kemal, alors inspecteur général de la 3me armée turque, proclame au Congrès d'Erzeroum : « la Turquie pour les Turcs », sans aucune concession territoriale. Il avance dans le Caucase, cherchant à joindre les nationalistes azéris qui combattaient contre les Arméniens, qui tentaient de préserver leurs territoires : du Nakhitchevan, du Karabagh et du Zanguézour.
Kemal se rapproche de l'Union Soviétique, afin d'entériner les territoires arméniens confisqués de, Kars et Ardahan. Les Arméniens sont totalement abandonnés.
C'est ainsi, qu'en 1919, les TATARS, depuis l'indépendance de l'Azerbaïdjian, nouvellement créé de toute pièces grâce à l'appui de l'empire ottoman deviennent : Azéris.
L'Azerbeidjan est alors créé de toute pièce grâce à l'appui de l'Empire ottoman, qui entend mener à terme son grand projet d'expansion de l'islamisme turc, du Bosphore jusqu'à l'Asie Centrale.
► Le 27 avril 1920, Lénine envoie la 11ème armée rouge à Bakou, et le lendemain l'Azerbeidjan est soviétisé. Ainsi se créa un nouvel Etat : l'Azerbaïdjan, et par conséquent, le peuple : azéri. L'Arménie est soviétisée neuf mois après.
Le 12 mai 1920 l'Armée Rouge arrive à Chouchi.
Les représentants de l'Arménie acceptent de se joindre à l'Union soviétique mais, à la condition que le Karabagh soit réintégré à l'Arménie.
Et, en réintégrant le Haut Karabagh à l'Arménie, la Russie, pensait trouver ainsi une solution aux litiges.
Le Karabagh et le Nakhitchevan sont rattachés à l'Azerbeidjan soviétique.
Le Nakhitchevan, province arménienne, occupée par les turcs est rendu aux Arméniens, en 1917 mais, annexé en mars 1921, avec l'accord signé entre l'U.R.S.S. et la Turquie par Lénine et confirmé par Staline. Il appartient aujourd'hui à l'Azerbaïdjan, mais en est séparé par le Karabagh. Ce qui a déclenché un important nettoyage ethnique, et une destruction de toutes traces de l'existence arménienne.
Dés le début des années 1990, l'enclave est devenu la plaque tournante de nombreux trafics, un des passages des filières de l'opium à destination des laboratoires turcs.
► Le 3 juin1921, le Comité Central décide de garder le Haut Karabagh au sein de l'Arménie. Il décide même d'y organiser un référendum afin d'assurer de façon formelle le droit des peuples à l'auto détermination, par lequel les autorités de la R.S.S. d'Azerbeidjan, nouvellement créé, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires, en reconnaissant officiellement le droit à l'autodétermination libre et totale du peuple du Karabagh.
► Le 4 juillet 1921, après le référendum, le Bureau décide à la majorité des voix, le rattachement à l'Arménie.
Mais . . . dès le lendemain, le 5 juillet, les bolcheviks russes, hantés par l'idée de répandre la révolution prolétarienne dans l'Orient musulman, et sous couvert de la fraternité entre les peuples s'y opposent par une décision arbitraire, et le Karabagh revient à l'Azerbeidjan.
Joseph Staline, alors « commissaire aux nationalités », a pris une décision surprenante, il est revenu sur sa promesse, surtout quand il se rendit compte que le gouvernement soviétique avait besoin d'alliés diplomatiques. En effet, la Turquie s'engageait alors à aider Moscou, si l'enclave arménienne du Karabagh revenait à la R.S.S. d'Azerbeidjan.
Il offre unilatéralement le Karabagh.
Le KARABAGH et le NAKHITCHEVAN sont ainsi rattachés à l'autorité de la République Soviétique Socialiste d'Azerbeidjan, en dotant le Karabagh d'un statut de région autonome, qui est effectivement mis en place le 1er juillet 1923.
L'aéroport de Stépanakert ( Khodjalou ) est impraticable, suite à la guerre.
L'ARTSAKH, terre arménienne séculaire, faisait partie de la Grande Arménie jusqu'au Vme siècle. Christianisé au IVme siècle, il a figuré comme partie essentielle de l'Arménie. Occupée par les Perses au IVme siècle, par les Arabes au VIIIme , semi indépendant jusqu'au milieu du XIIIme siècle, annexé par les Tatars Mongol et, sous domination Perse du XVIme au XVIIme. Il a évolué dans un environnement essentiellement musulman, pour passer sous le régime tsariste, après la conquête des russes en 1828,avec l'espoir de ses aspirations à l'indépendance, qui a été vain, même si les Arméniens les ont aidés à chasser les Turcs.
Les grandes familles princières arméniennes, les MELIKS, ont détenus des principautés indépendantes où ils exerçaient tous les pouvoirs : la justice, les impôts, et l'armée. Ils étaient unis et pleinement souverains sur leurs terres qu'ils ont défendues contre les invasions. Coalisés contre les envahisseurs perses et ottomans ils ont pu garantir une relative stabilité politique.
Ces principautés ont été au cours des XVIme , XVIIme et XVIIIme siècle, le dernier refuge de l'identité nationale arménienne.
Mais l'ambition démesurée d'un MELIK ayant soif de pouvoir, a mit fin à cette union, en tuant l'un de ses frères et concluant un accord avec les Perses.
►1915, circonstance tragique du Génocide perpétré par les turcs, qui a causé la mort, dans des conditions effroyables de 1 500.000 Arméniens.
►1917, révolution russe. Le KARABAGH, allait-il être enfin libéré par l'armée rouge ?
L'intérêt supérieur des bolcheviks ne le permettait pas, car de tout temps, il a été considéré comme un point stratégique au Caucase, notamment en raison de l'intérêt des européens, et surtout des anglais, convoitant le pétrole de Bakou sur la mer Caspienne, qui fournissait en 1914, plus de 50 % de la consommation mondiale.
Le Karabagh est finalement rattaché à l'Azerbeidjan.
► Le 20 septembre 1918, les Arméniens par décision du Congrès refusent de se soumettre aux azéris. Les troupes alliées germano- turques débarquent alors à Bakou.
Il en résulte des atrocités et, 30.000 Arméniens massacrés en 3 jours. Le gouvernement azéri proclame l'annexion du Karabagh, et y envoie un Gouverneur Général sous couvert du Haut Commandement des Alliés.
► le 2 septembre 1918 .... et après : " il en résulte des atrocités et 30000 arméniens massacrée en 3 jours. Fath Ali Khan Khoisi, 1er ministre d'Azerbaidjan, responsable des progroms de Bakou de septembre 1918, a été abattu par Aram Yerganian, en juin 1920 à Tiflis, dans le cadre de l'Opération Némésis (Déesse de la Vengeance), crée par le F.R.A.à Erevan et à Boston en 1918 , dans le but de traquer et de tuer les responsables des massacres et du génocide.
► Le 9 octobre, le commandant turc, Nouri Pacha, entre à Chouchi (ancienne capitale) avec 5000 hommes, et la met à feu et à sang, (5.000 morts), malgré une résistance héroïque, dirigée par Sarkis Méghrabian.
► Le 15 novembre 1918, le grand héros, le général Antranig Ozanian (1866-1927), fait mouvement avec sa troupe depuis Goris, pour libérer la région. Il a vaincu la résistance des forces armées turques et tatars, mais le Commandement britannique, dirigé par le général Thomson fort de 30.000 hommes, lui demande de stopper et d'attendre la résolution du problème du Karabagh lors de la future Conférence de la Paix de 1918 à Paris. Dépité Antranik retourne à Goris.
Il n'a pu répondre aux appels et à la demande du peuple du Karabagh pour se joindre à eux, afin de libérer le Karabagh du joug turc. Enterré au Père Lachaise à Paris, sa dépouille mortelle a été transférée en Arménie le 17 février 2002.
► En décembre, le Haut Commandement Britannique, alors en charge du Caucase favorisa, par anti-bolchevisme, les visées de l'Azerbeidjan sur le Karabagh, en empêchant la jonction avec l'Arménie. Ils exigent la soumission aux autorités azéries.
Cette conduite turcophile de l'armée anglaise, pays "éclairé" , par leur indifférence cruelle face à la souffrance des Arméniens et de leurs justes droits, a été la cause d'effusion de sang et de massacres au Karabagh.
► En 1919, Mustapha Kemal, alors inspecteur général de la 3me armée turque, proclame au Congrès d'Erzeroum : « la Turquie pour les Turcs », sans aucune concession territoriale. Il avance dans le Caucase, cherchant à joindre les nationalistes azéris qui combattaient contre les Arméniens, qui tentaient de préserver leurs territoires : du Nakhitchevan, du Karabagh et du Zanguézour.
Kemal se rapproche de l'Union Soviétique, afin d'entériner les territoires arméniens confisqués de, Kars et Ardahan. Les Arméniens sont totalement abandonnés.
C'est ainsi, qu'en 1919, les TATARS, depuis l'indépendance de l'Azerbaïdjian, nouvellement créé de toute pièces grâce à l'appui de l'empire ottoman deviennent : Azéris.
L'Azerbeidjan est alors créé de toute pièce grâce à l'appui de l'Empire ottoman, qui entend mener à terme son grand projet d'expansion de l'islamisme turc, du Bosphore jusqu'à l'Asie Centrale.
► Le 27 avril 1920, Lénine envoie la 11ème armée rouge à Bakou, et le lendemain l'Azerbeidjan est soviétisé. Ainsi se créa un nouvel Etat : l'Azerbaïdjan, et par conséquent, le peuple : azéri. L'Arménie est soviétisée neuf mois après.
Le 12 mai 1920 l'Armée Rouge arrive à Chouchi.
Les représentants de l'Arménie acceptent de se joindre à l'Union soviétique mais, à la condition que le Karabagh soit réintégré à l'Arménie.
Et, en réintégrant le Haut Karabagh à l'Arménie, la Russie, pensait trouver ainsi une solution aux litiges.
Le Karabagh et le Nakhitchevan sont rattachés à l'Azerbeidjan soviétique.
Le Nakhitchevan, province arménienne, occupée par les turcs est rendu aux Arméniens, en 1917 mais, annexé en mars 1921, avec l'accord signé entre l'U.R.S.S. et la Turquie par Lénine et confirmé par Staline. Il appartient aujourd'hui à l'Azerbaïdjan, mais en est séparé par le Karabagh. Ce qui a déclenché un important nettoyage ethnique, et une destruction de toutes traces de l'existence arménienne.
Dés le début des années 1990, l'enclave est devenu la plaque tournante de nombreux trafics, un des passages des filières de l'opium à destination des laboratoires turcs.
► Le 3 juin1921, le Comité Central décide de garder le Haut Karabagh au sein de l'Arménie. Il décide même d'y organiser un référendum afin d'assurer de façon formelle le droit des peuples à l'auto détermination, par lequel les autorités de la R.S.S. d'Azerbeidjan, nouvellement créé, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires, en reconnaissant officiellement le droit à l'autodétermination libre et totale du peuple du Karabagh.
► Le 4 juillet 1921, après le référendum, le Bureau décide à la majorité des voix, le rattachement à l'Arménie.
Mais . . . dès le lendemain, le 5 juillet, les bolcheviks russes, hantés par l'idée de répandre la révolution prolétarienne dans l'Orient musulman, et sous couvert de la fraternité entre les peuples s'y opposent par une décision arbitraire, et le Karabagh revient à l'Azerbeidjan.
Joseph Staline, alors « commissaire aux nationalités », a pris une décision surprenante, il est revenu sur sa promesse, surtout quand il se rendit compte que le gouvernement soviétique avait besoin d'alliés diplomatiques. En effet, la Turquie s'engageait alors à aider Moscou, si l'enclave arménienne du Karabagh revenait à la R.S.S. d'Azerbeidjan.
Il offre unilatéralement le Karabagh.
Le KARABAGH et le NAKHITCHEVAN sont ainsi rattachés à l'autorité de la République Soviétique Socialiste d'Azerbeidjan, en dotant le Karabagh d'un statut de région autonome, qui est effectivement mis en place le 1er juillet 1923.
Un petit détail, à méditer, le vote de l'attribution du KARABAGH à
l'AZERBAÏDJAN a été remporté à cause de la voix décisive d'un Arménien.
Le KARABAGH peuplé à 95 % d'Arméniens, 3 % d'Azéris, 2 % de Russes, d'Ukrainiens et autres aurait du être rattaché à l'Arménie.
Rappelons cette phrase du poète
Yeghiché Tcharents, (1887- 1937) emprisonné
lors des grandes purges de 1936-1938, qui a écrit en guise d'héritage, sur
les murs de sa prison :
Le KARABAGH peuplé à 95 % d'Arméniens, 3 % d'Azéris, 2 % de Russes, d'Ukrainiens et autres aurait du être rattaché à l'Arménie.
« Peuple arménien, ton unique salut réside dans la force unificatrice ».
Le nationalisme Arménien demeurant une menace potentielle à la souveraineté soviétique totalitaire, qui applique le : diviser pour mieux régner.
Le nationalisme Arménien demeurant une menace potentielle à la souveraineté soviétique totalitaire, qui applique le : diviser pour mieux régner.
Et, sans tenir compte des problèmes ethniques et religieux, les Arméniens vont être soumis, pendant plus de 70 ans (de 1920 à 1991) à la persécution, à la discrimination et à l'étouffement culturel.
Ainsi le problème du KARABAGH, n'est pas résolu mais, gelé.
Les Arméniens doivent renoncer à leur rêve d'une grande Arménie unifiée et à leurs aspirations démocratiques.
Les Azéris commencent alors une politique de destruction systématique, physique et intellectuelle de toute présence et trace arméniennes.
► Dés 1928, 118 églises arméniennes sont fermées, et 276 religieux disparaissent, alors que les mosquées comblaient largement les besoins de la population musulmane.
Les liens culturels avec la R.S.S. d'Arménie sont coupés.
Il est important de souligner, que de nombreuses protestations de nature pacifique, ont été présentées (en 1945,1966 et 1977) au pouvoir de Moscou, afin d'intégrer le HAUT KARABAGH à l'ARMENIE. Mais en vain. Toutes les revendications sont étouffées.
► A partir de 1960, les autorités azerbaïdjanaises ferment plusieurs écoles arméniennes. ''histoire de l'Arménie est supprimée du programme des écoles, et remplacée par l'histoire de l'Azerbaïdjan.
Ils exercent une discrimination pour l'occupation de postes officiels, qui n'étaient pas attribués aux Arméniens.
Ils ont aussi gêné les possibilités économiques, en ne construisant aucune route reliant les villages arméniens entre eux, et de plus, les voies de communications existantes n'étaient pas entretenues.
Les émissions de radio et de télévision en provenance d'EREVAN sont bannies.
Discriminations, violences, exigences de production exorbitantes, ont pour objectif de contraindre la population à l'exil, (en Russie, en Géorgie et dans les pays de l'Est).
Au début des années 1980, les Arméniens ne représentent plus que 75 % de la population, contre 95% en 1921. Et de plus le gouvernement encourageait les azéris, qui ont une démographie galopante, à s'installer sur les terres arméniennes.
Des centaines de monuments arméniens, d'églises, de monastères et de cimetières ont été profanés ou, complètement détruits, démantelés, bien souvent réutilisés comme matériaux de construction.
Des « khatchkars » ( croix de pierre ),
Ils resteront la mémoire des générations.
Ce sont des vestiges historiques dont les plus anciennes encore visibles datent de : 801, constituant la preuve, mais aussi la mémoire inaltérable, de l'attachement des Arméniens à leur terre et à leur religion.
Manifestement les azéris voulaient décourager les Arméniens de rester et de vivre sur leur terre, du KARABAGH, en interdisant les cours de langue arménienne, en les privant de leur religion, en les incitant à l'islamisation, en fermant ou détruisant des églises, en vandalisant les cimetières chrétiens
► En 1962, 2.500 habitants du Karabagh envoient une pétition à Khrouchtchev, pour dénoncer la politique de discriminations économique et ethnique, et demander le rattachement du Karabagh à l'Arménie. Le Kremlin envoie même un observateur russe dans la région, accompagné du Maréchal Baghramian Ohannès (1897-1982), originaire du Karabagh, volontaire de la 2me Armée de Caucase, pour apaiser la situation.
« Ces personnages n'ont-ils pas de jambes ? » L'artiste a répondu :
« Mais si, et, elles sont profondément enracinées dans leur terre »
Espérons que la jeunesse se souvienne de ce qu'ils disent symboliquement :
« Nous sommes nos montagnes », et qu'elle reste implantée comme les statues et ne quittent pas le Karabagh.
Car les autorités soviétiques avaient essayé d'en empêcher la construction et qui plus est de la démolir, mais la population a fait de nombreuses manifestations pour les en empêcher.
► 1988 restera une année « folle » pour les arméniens . . . allant jusqu'au séisme, du 7 décembre, à 11h 41, d'une intensité de 6,9, détruisant une partie du nord de l'Arménie. On y dénombra 25.000 morts, et 400.000 sans abri.
► Le 20 février 1988, le KARABAGH dont la population arménienne est de 80%, place ses espoirs en Mikhaïl Gorbatchev, et demande l'application de la perestroïka, aux questions nationales arméniennes, et le rattachement du Karabagh à l'Arménie.
C'est un séisme mais, politique. L'euphorie est totale. Enfin une Arménie libre ?
Les grèves et les manifestations se multiplient d'abord à Stépanakert, puis à Erevan.
Il se forme un « Comité Karabagh » symbole de la liberté et de l'unité, composé d'un noyau d'intellectuels, pour les soutenir.
« Le problème du Karabagh est une affaire d'ambition pour l'Azerbaïdjan,
et une question de vie et de mort pour le peuple du Karabagh ». |
Un million d'Arméniens, le tiers de la population, rassemblés à Erévan
réclament le rattachement, légitime, à l'Arménie, le retour à la démocratie,
la reconnaissance de la langue arménienne comme langue officielle,
l'adoption du nouvel hymne national.
Et de plus, la commémoration officielle des dates du génocide de 1915, les 24 avril, et les 28 mai, comme dates anniversaires de la création de la 1ère République Indépendante Arménienne, en 1918.
Et déjà, pour fêter le 70me anniversaire de l'indépendance, le 28 mai 1988, apparaissent au grand jour les drapeaux tricolores, rouge, bleu, orange, pourtant interdits, remplaçant le drapeau rouge du communisme, imposé pendant 70 ans.
Le nationalisme arménien, nationalisme de frustration durant des décennies, a surgi au grand jour. Le responsable communiste d'Erevan, hué, ne peut prendre la parole.
Mais, Moscou veillait au grain. La riposte ne se fait pas attendre.
Ne voulant pas de division, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., avec Gorbatchev, déclarent la sécession illicite. L'état soviétique pensait qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout, empêcherait les mouvements nationalistes dans les autres républiques.
Gorbatchev profite de la situation pour engager la répression, il arrête et, emprisonne à Moscou, les membres du Comité de Libération du Karabagh.
Il décrète l'état d'urgence, et intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
► Du 27 au 29 février 1988, Les revendications pacifistes arméniennes font ressurgir les vieux démons. Les Azéris, en profitent et organisent un pogrom, orchestré par Moscou à Soumgaït (ville industrielle proche de Bakou), ou vivaient 18.000 Arméniens. Ils sont victimes d'un effroyable massacre minutieusement préparé et perpétré, sous l'oeil bienveillant de la police locale.
Sur les coupables reconnus, seuls trois seront condamnés, mais aussi acclamés comme héros. C'est le réveil de l'arméno phobie azérie, et le début d'un nettoyage ethnique.
Les autorités falsifient même les états civils pour dissimuler le nombre des victimes. Des chiffres font état de centaines de victimes arméniennes.
C'est encore une étape de plus, dans le désir de liquidation de la présence arménienne, car il est suivi par celui de Gandja en novembre.
► Le 23 mars 1988, la région du Haut Karabagh, autonome au sein de l'Azerbeidjan, demande son rattachement à l'Arménie.
Le Politburo oppose encore un refus catégorique aux revendications arméniennes, prétextant qu'il n'accepterait jamais de soutenir un peuple au détriment de l'autre.
Il est évident que la double caractéristique des Azéris, turc par la langue, chiites par la religion, leur offre des appuis extérieurs que Moscou doit prendre en considération.
► Le 15 Juin 1988, après le refus soviétique, le Soviet suprême d'Arménie, sous la pression de la rue, vote à l'unanimité, le détachement de la R.S.S. d'Azerbeidjan, et son rattachement à l'Arménie, (la mère patrie).
► Le 17 juin, le Soviet Suprême d'Azerbeidjan vote une motion contraire.
► Le 20 juillet, le Présidium du Soviet Suprême d'U.R.S.S. réaffirme l'impossibilité de toute modification frontalière et, rappelle qu'une loi confirme la juridiction azerbaidjanaise sur le Karabagh.
► Décembre 1988, les troupes soviétiques, soutenues par les Azéris, mettent en oeuvre le déplacement des Arméniens (comme l'avaient fait leurs coreligionnaire turcs, 75 ans avant) pour les chasser de leur terre ancestrale, préparant le terrain à l'invasion.
Trois cent mille Arméniens sinistrés quittent la région, et les Azéris vivant en Arménie et au Karabagh (500.000) se rendent en sens inverse, en Azerbeidjan.
Lors d'un entretien à Ankara, en 2000, l'ancien Président azéri se prononce même en faveur de réunification entre :
« Les turcs anatoliens et azéris dans un même état ».
Puis succéda une période de doute, concernant la position de l'U.R.S.S.
L'État soviétique n'a pas joué le rôle de conciliateur mais il a pensé, comme il en avait l'habitude, qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout empêcherait les mouvements nationalistes dans d'autres régions.
Et rapidement, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., ne voulant pas de division, décrète la sécession illicite, déclare l'état d'urgence, et au nom de la « Pax sovietica » intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
Les troupes soviétiques ont même cautionné les attaques de villages arméniens, plongeant la région dans une impasse, qui dégénéra des conflits inter ethniques sous forme de guérilla, en une véritable guerre.
Il était évident que la fraternité des peuples de l'Union Soviétique n'était qu'une illusion.
En juin 1989, le Comité Karabagh, , dont les membres emprisonnés à Moscou, avec Levon der Pétrossian sont libérés (6 mois après le tremblement de terre) sous la pression des manifestations en Arménie et l'action des O.N.G., qui avaient pris la défense des prisonniers.
Ils obtiennent même, un vote de condamnation du Parlement européen.
Le 19 janvier 1990, recommence le "nettoyage" ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens. Pendant 7 jours, c'est une véritable chasse à l'homme selon le mode opératoire de Sumgaït. C'est une semaine de violence et de haine. Ces agressions sont orchestrées par le Gouvernement de la République Soviétique de l'Azerbaïdjan.
Le 20 janvier 1990 Gorbatchev donne l'ordre aux tanks soviétiques de restaurer l'ordre.
Fin novembre 1990 après s'être assuré le contrôle de l'aéroport de Khodjalou, l'administration azérie bloque les routes en direction de l'Arménie, ainsi que les communications téléphoniques.
En janvier 1991, le massacre de Soumgaït restant impuni, il engendre d'autres pogroms en toute impunité.
Et recommence le « nettoyage » ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens.
► Le 2 septembre 1991, la proclamation officielle de l'indépendance de la république de l'Artsakh, mais reste au sein de l'URSS.
► Le 2 novembre, l'Azerbaïdjan supprime le statut d'autonomie du Karabagh et déclenche des opérations militaires d'une rare violence, qui ont durées jusqu'au printemps 1994, malgré le cessez le feu de 1993.
► Le 21 septembre 1991, l'Arménie proclame son indépendance par référendum.
Levon Der Pétrossian est élu Président de la République.
Il a été le premier président de la nouvelle République d'Arménie.
► Le 10 décembre 1991, les autorités du KARABAGH organisent une consultation, sur la question de l'indépendance pour la région.
Elle est approuvée par une écrasante majorité, qui légitime son indépendance.
► Le 25 décembre, Gorbatchev, qui soutenait les revendications de l'Azerbaïdjan quitte la scène politique et le Kremlin, et le drapeau tricolore russe remplace le drapeau rouge soviétique. L'U.R.S.S. n'existe plus !!!
► Le 28 décembre 1991, élection du premier Parlement et création de la République du Haut Karabagh, avec pour Président, le dirigeant dashnag, Arthur Meguerditchian.
A cette période il n'y avait encore, ni Président, ni Gouvernement.
C'est l'Assemblée qui gouvernait.
► Dés le début 1991, l'Azerbaïdjan lance des attaques à grande échelle contre les villages arméniens. Ils utilisent, en outre, l'aviation et même la marine basée dans la Mer Caspienne, pour bombarder la population civile, qui manquait, d'approvisionnement, d'eau, de médicaments, d'assistance médicale.
Malgré leur supériorité numérique, les Azéris ont eut recours à des mercenaires afghans, turcs, tchétchènes et des conseillers militaires américains. Le Karabagh, lui a reçu l'aide de l'Arménie et de la diaspora. L'attitude de la Russie au cours du conflit a été pleine d'ambiguïtés.
Les deux côtés ont reçu l'aide russe.
En 1992, Robert Kotcharian, parvient à la tête du Conseil de Défense de la nouvelle République du Karabagh, et réorganise avec l'aide du Ministère de La Défense arménien, les forces armé&es du Karabagh.
Mais les troupes arméniennes par leur courage et leur détermination et leur « don de soi » ont réussies à repousser les envahisseurs, et libérer les territoires occupés.
Ce conflit est considéré comme une guerre civile, entre une minorité nationale et le pouvoir central, alors que les Azéris aurait voulu le présenter comme un conflit international entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Ce qui d'ailleurs n'a été retenu ni par l'ONU ni par l'OSCE.
Les résolutions de 1993 parlent plutôt « d'avancées militaires » des « forces arméniennes locales », sans désigner l'État arménien. Et nous, nous parlons de « territoires libérés ».
Ce qui n'empêche qu'en réponse à « l'occupation » des terres arméniennes la Turquie exerce dés avril 1993, un blocus avec l'Arménie.
L'Azerbaïdjan a été la première république musulmane de l'ex U.R.S.S. reconnue par Ankara. Le président Demirel a dit en 1993 au journal Arménien de Turquie : Marmara : « Je déclare ouvertement au monde entier que la Turquie et l'Azerbaïdjan sont deux pays frères. Ils représentent une seule nation ».
► Le 12 mai 1994, un cessez-le feu est instauré, et met fin à cette terrible guerre, qui a coûté la vie à 25.000 Azéris, et à 5.000 Arméniens, sacrifiés à cette juste cause.
Ce qui confirme bien l'attachement des Arméniens à défendre leur terre.
Ils ont lutté avec courage pour maintenir intacte la flamme de la liberté.
880 bâtiments ont été détruits, 100.000 immeubles et maisons sont rendues inhabitables, 600 écoles et institutions éducatives, 250 centres de soins et hôpitaux, et la plupart des monuments de la zone occupée, sont mis à sac ou détruits
Le KARABAGH actuel, qui n'a jamais fait, historiquement, partie de l'Azerbeidjan, n'est qu'une partie du KARABAGH, mais nous sommes maintenant dans un pays indépendant libéré du joug azéri et du joug soviétique, reconnue « de facto » uniquement par l'Arménie. Le huitième du territoire de l'Azerbaïdjan, une zone tampon plus grande que le Haut Karabagh, reste occupée par les troupes arméniennes.
Le conflit reste toujours dans l'impasse. D'autant plus que la dislocation de l'U.R.S.S., la guerre contre les Arméniens, l'enjeu pétrolier, ont contribués a installer en Azerbaïdjan un islamisme radical dans cette région, trop longtemps athée.
Durant le mois d'août 2004, le porte-parole du ministère de la Défense d'Azerbeidjan, déclarait : « d'ici 20 à 30 ans, les Arméniens seront chassés de toute la Transcaucasie, et il n'existera plus d'État appelé, Arménie ».
Le temps n'est malheureusement pas encore venu de fondre nos chars, pour construire des moissonneuses. Il faut rester vigilant.
Heureusement la diplomatie a pris le relais, encadrée par le groupe de Minsk, dont les coprésidents sont la France, la Russie et les U.S.A., et de l'O.S.C.E.
(Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), largement soutenue par l'O.N.U., afin de rechercher une solution pacifique.
Le litige s'éternise parce que les enjeux géopolitiques sont importants. La menace directe qu'a paru faire peser le conflit sur les perspectives pétrolières compromettrait la sécurité des investissements (le front se trouve à 30 Km de l'oléoduc Bakou - Tbilissi - Ceyhan). La Russie voudrait garder son influence sur ce territoire, et les Américains voudraient ménager la susceptibilité de leur allié turc et, s'imposer sur le Sud Caucase comme ils l'ont fait en Georgie et en Ukraine.
La Turquie et l'Azerbeidjan exercent solidairement un blocus, en raison de la crise du Karabagh, qui ne facilite pas les échanges commerciaux.
Cette guerre gagnée, a laissé des traumatismes, et une économie complètement affaiblie. L'après-guerre est plus difficile à gérer que la guerre.
Il faut surmonter les lourdes conséquences d'une guerre destructrice, et bâtir la paix.
La victoire militaire du Karabagh et, son indépendance de fait, ont dans la conscience des Arméniens, une valeur symbolique porteuse d'une grande charge affective.
Et là où une goutte de sang a été versée, repoussera une herbe encore plus belle, encore plus verte.
Il reste aujourd'hui à gagner la guerre économique et culturelle qui sera déterminante pour l'avenir du pays, aidée en cela par toutes les organisations arméniennes de la diaspora, et aussi par les organisations non arméniennes, qui apportent le soutien financier et moral au gouvernement.
A défaut de beaucoup de ressources, chacun fait face et s'accroche à cette terre chèrement gagnée, en espérant une paix durable.
Aujourd'hui, seule une démarche pluraliste de reconnaissance des différences, respectueuse des spécificités nationales pourra rétablir le dialogue.
Le souhait du gouvernement, est de régler le conflit avec l'Azerbeidjan d'une manière pacifique.
En effet, la loi soviétique du 3 avril 1990, autorisant la sécession en U.R.S.S., et la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan renvoie au territoire de sa République de 1920, qui n'incluait pas le Karabagh, nous le fait espérer.
Toute solution contraire aux légitimes aspirations du peuple arménien deviendrait une source de nouvelles convulsions, et de troubles.
Notre résolution à vivre en tant que nation libre et souveraine sur nos terres est, incontournable et irrépressible. Chaque pouce de ce territoire porte l'histoire de nos pères. Aucun envahisseur ne pourra défaire leur volonté farouche de vivre libres et indépendants sur cette terre du Karabagh, à reconstruire.
D'ailleurs, pourquoi le peuple de l'Artsakh n'aurait-il pas le droit à la liberté ?
Et de plus, la commémoration officielle des dates du génocide de 1915, les 24 avril, et les 28 mai, comme dates anniversaires de la création de la 1ère République Indépendante Arménienne, en 1918.
Et déjà, pour fêter le 70me anniversaire de l'indépendance, le 28 mai 1988, apparaissent au grand jour les drapeaux tricolores, rouge, bleu, orange, pourtant interdits, remplaçant le drapeau rouge du communisme, imposé pendant 70 ans.
Le nationalisme arménien, nationalisme de frustration durant des décennies, a surgi au grand jour. Le responsable communiste d'Erevan, hué, ne peut prendre la parole.
Mais, Moscou veillait au grain. La riposte ne se fait pas attendre.
Ne voulant pas de division, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., avec Gorbatchev, déclarent la sécession illicite. L'état soviétique pensait qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout, empêcherait les mouvements nationalistes dans les autres républiques.
Gorbatchev profite de la situation pour engager la répression, il arrête et, emprisonne à Moscou, les membres du Comité de Libération du Karabagh.
Il décrète l'état d'urgence, et intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
► Du 27 au 29 février 1988, Les revendications pacifistes arméniennes font ressurgir les vieux démons. Les Azéris, en profitent et organisent un pogrom, orchestré par Moscou à Soumgaït (ville industrielle proche de Bakou), ou vivaient 18.000 Arméniens. Ils sont victimes d'un effroyable massacre minutieusement préparé et perpétré, sous l'oeil bienveillant de la police locale.
Sur les coupables reconnus, seuls trois seront condamnés, mais aussi acclamés comme héros. C'est le réveil de l'arméno phobie azérie, et le début d'un nettoyage ethnique.
Les autorités falsifient même les états civils pour dissimuler le nombre des victimes. Des chiffres font état de centaines de victimes arméniennes.
C'est encore une étape de plus, dans le désir de liquidation de la présence arménienne, car il est suivi par celui de Gandja en novembre.
► Le 23 mars 1988, la région du Haut Karabagh, autonome au sein de l'Azerbeidjan, demande son rattachement à l'Arménie.
Le Politburo oppose encore un refus catégorique aux revendications arméniennes, prétextant qu'il n'accepterait jamais de soutenir un peuple au détriment de l'autre.
Il est évident que la double caractéristique des Azéris, turc par la langue, chiites par la religion, leur offre des appuis extérieurs que Moscou doit prendre en considération.
► Le 15 Juin 1988, après le refus soviétique, le Soviet suprême d'Arménie, sous la pression de la rue, vote à l'unanimité, le détachement de la R.S.S. d'Azerbeidjan, et son rattachement à l'Arménie, (la mère patrie).
► Le 17 juin, le Soviet Suprême d'Azerbeidjan vote une motion contraire.
► Le 20 juillet, le Présidium du Soviet Suprême d'U.R.S.S. réaffirme l'impossibilité de toute modification frontalière et, rappelle qu'une loi confirme la juridiction azerbaidjanaise sur le Karabagh.
► Décembre 1988, les troupes soviétiques, soutenues par les Azéris, mettent en oeuvre le déplacement des Arméniens (comme l'avaient fait leurs coreligionnaire turcs, 75 ans avant) pour les chasser de leur terre ancestrale, préparant le terrain à l'invasion.
Trois cent mille Arméniens sinistrés quittent la région, et les Azéris vivant en Arménie et au Karabagh (500.000) se rendent en sens inverse, en Azerbeidjan.
Lors d'un entretien à Ankara, en 2000, l'ancien Président azéri se prononce même en faveur de réunification entre :
« Les turcs anatoliens et azéris dans un même état ».
Puis succéda une période de doute, concernant la position de l'U.R.S.S.
L'État soviétique n'a pas joué le rôle de conciliateur mais il a pensé, comme il en avait l'habitude, qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout empêcherait les mouvements nationalistes dans d'autres régions.
Et rapidement, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., ne voulant pas de division, décrète la sécession illicite, déclare l'état d'urgence, et au nom de la « Pax sovietica » intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
Les troupes soviétiques ont même cautionné les attaques de villages arméniens, plongeant la région dans une impasse, qui dégénéra des conflits inter ethniques sous forme de guérilla, en une véritable guerre.
Il était évident que la fraternité des peuples de l'Union Soviétique n'était qu'une illusion.
En juin 1989, le Comité Karabagh, , dont les membres emprisonnés à Moscou, avec Levon der Pétrossian sont libérés (6 mois après le tremblement de terre) sous la pression des manifestations en Arménie et l'action des O.N.G., qui avaient pris la défense des prisonniers.
Ils obtiennent même, un vote de condamnation du Parlement européen.
Le 19 janvier 1990, recommence le "nettoyage" ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens. Pendant 7 jours, c'est une véritable chasse à l'homme selon le mode opératoire de Sumgaït. C'est une semaine de violence et de haine. Ces agressions sont orchestrées par le Gouvernement de la République Soviétique de l'Azerbaïdjan.
Le 20 janvier 1990 Gorbatchev donne l'ordre aux tanks soviétiques de restaurer l'ordre.
Fin novembre 1990 après s'être assuré le contrôle de l'aéroport de Khodjalou, l'administration azérie bloque les routes en direction de l'Arménie, ainsi que les communications téléphoniques.
En janvier 1991, le massacre de Soumgaït restant impuni, il engendre d'autres pogroms en toute impunité.
Et recommence le « nettoyage » ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de s'approprier leurs biens.
► Le 2 septembre 1991, la proclamation officielle de l'indépendance de la république de l'Artsakh, mais reste au sein de l'URSS.
► Le 2 novembre, l'Azerbaïdjan supprime le statut d'autonomie du Karabagh et déclenche des opérations militaires d'une rare violence, qui ont durées jusqu'au printemps 1994, malgré le cessez le feu de 1993.
► Le 21 septembre 1991, l'Arménie proclame son indépendance par référendum.
Il a été le premier président de la nouvelle République d'Arménie.
► Le 10 décembre 1991, les autorités du KARABAGH organisent une consultation, sur la question de l'indépendance pour la région.
Elle est approuvée par une écrasante majorité, qui légitime son indépendance.
► Le 25 décembre, Gorbatchev, qui soutenait les revendications de l'Azerbaïdjan quitte la scène politique et le Kremlin, et le drapeau tricolore russe remplace le drapeau rouge soviétique. L'U.R.S.S. n'existe plus !!!
► Le 28 décembre 1991, élection du premier Parlement et création de la République du Haut Karabagh, avec pour Président, le dirigeant dashnag, Arthur Meguerditchian.
A cette période il n'y avait encore, ni Président, ni Gouvernement.
C'est l'Assemblée qui gouvernait.
► Dés le début 1991, l'Azerbaïdjan lance des attaques à grande échelle contre les villages arméniens. Ils utilisent, en outre, l'aviation et même la marine basée dans la Mer Caspienne, pour bombarder la population civile, qui manquait, d'approvisionnement, d'eau, de médicaments, d'assistance médicale.
Malgré leur supériorité numérique, les Azéris ont eut recours à des mercenaires afghans, turcs, tchétchènes et des conseillers militaires américains. Le Karabagh, lui a reçu l'aide de l'Arménie et de la diaspora. L'attitude de la Russie au cours du conflit a été pleine d'ambiguïtés.
Les deux côtés ont reçu l'aide russe.
En 1992, Robert Kotcharian, parvient à la tête du Conseil de Défense de la nouvelle République du Karabagh, et réorganise avec l'aide du Ministère de La Défense arménien, les forces armé&es du Karabagh.
Mais les troupes arméniennes par leur courage et leur détermination et leur « don de soi » ont réussies à repousser les envahisseurs, et libérer les territoires occupés.
Ce conflit est considéré comme une guerre civile, entre une minorité nationale et le pouvoir central, alors que les Azéris aurait voulu le présenter comme un conflit international entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Ce qui d'ailleurs n'a été retenu ni par l'ONU ni par l'OSCE.
Les résolutions de 1993 parlent plutôt « d'avancées militaires » des « forces arméniennes locales », sans désigner l'État arménien. Et nous, nous parlons de « territoires libérés ».
Ce qui n'empêche qu'en réponse à « l'occupation » des terres arméniennes la Turquie exerce dés avril 1993, un blocus avec l'Arménie.
L'Azerbaïdjan a été la première république musulmane de l'ex U.R.S.S. reconnue par Ankara. Le président Demirel a dit en 1993 au journal Arménien de Turquie : Marmara : « Je déclare ouvertement au monde entier que la Turquie et l'Azerbaïdjan sont deux pays frères. Ils représentent une seule nation ».
► Le 12 mai 1994, un cessez-le feu est instauré, et met fin à cette terrible guerre, qui a coûté la vie à 25.000 Azéris, et à 5.000 Arméniens, sacrifiés à cette juste cause.
Ce qui confirme bien l'attachement des Arméniens à défendre leur terre.
Ils ont lutté avec courage pour maintenir intacte la flamme de la liberté.
880 bâtiments ont été détruits, 100.000 immeubles et maisons sont rendues inhabitables, 600 écoles et institutions éducatives, 250 centres de soins et hôpitaux, et la plupart des monuments de la zone occupée, sont mis à sac ou détruits
Le KARABAGH actuel, qui n'a jamais fait, historiquement, partie de l'Azerbeidjan, n'est qu'une partie du KARABAGH, mais nous sommes maintenant dans un pays indépendant libéré du joug azéri et du joug soviétique, reconnue « de facto » uniquement par l'Arménie. Le huitième du territoire de l'Azerbaïdjan, une zone tampon plus grande que le Haut Karabagh, reste occupée par les troupes arméniennes.
Le conflit reste toujours dans l'impasse. D'autant plus que la dislocation de l'U.R.S.S., la guerre contre les Arméniens, l'enjeu pétrolier, ont contribués a installer en Azerbaïdjan un islamisme radical dans cette région, trop longtemps athée.
Durant le mois d'août 2004, le porte-parole du ministère de la Défense d'Azerbeidjan, déclarait : « d'ici 20 à 30 ans, les Arméniens seront chassés de toute la Transcaucasie, et il n'existera plus d'État appelé, Arménie ».
Le temps n'est malheureusement pas encore venu de fondre nos chars, pour construire des moissonneuses. Il faut rester vigilant.
Heureusement la diplomatie a pris le relais, encadrée par le groupe de Minsk, dont les coprésidents sont la France, la Russie et les U.S.A., et de l'O.S.C.E.
(Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), largement soutenue par l'O.N.U., afin de rechercher une solution pacifique.
Le litige s'éternise parce que les enjeux géopolitiques sont importants. La menace directe qu'a paru faire peser le conflit sur les perspectives pétrolières compromettrait la sécurité des investissements (le front se trouve à 30 Km de l'oléoduc Bakou - Tbilissi - Ceyhan). La Russie voudrait garder son influence sur ce territoire, et les Américains voudraient ménager la susceptibilité de leur allié turc et, s'imposer sur le Sud Caucase comme ils l'ont fait en Georgie et en Ukraine.
La Turquie et l'Azerbeidjan exercent solidairement un blocus, en raison de la crise du Karabagh, qui ne facilite pas les échanges commerciaux.
Cette guerre gagnée, a laissé des traumatismes, et une économie complètement affaiblie. L'après-guerre est plus difficile à gérer que la guerre.
Il faut surmonter les lourdes conséquences d'une guerre destructrice, et bâtir la paix.
La victoire militaire du Karabagh et, son indépendance de fait, ont dans la conscience des Arméniens, une valeur symbolique porteuse d'une grande charge affective.
Et là où une goutte de sang a été versée, repoussera une herbe encore plus belle, encore plus verte.
Il reste aujourd'hui à gagner la guerre économique et culturelle qui sera déterminante pour l'avenir du pays, aidée en cela par toutes les organisations arméniennes de la diaspora, et aussi par les organisations non arméniennes, qui apportent le soutien financier et moral au gouvernement.
A défaut de beaucoup de ressources, chacun fait face et s'accroche à cette terre chèrement gagnée, en espérant une paix durable.
Aujourd'hui, seule une démarche pluraliste de reconnaissance des différences, respectueuse des spécificités nationales pourra rétablir le dialogue.
Le souhait du gouvernement, est de régler le conflit avec l'Azerbeidjan d'une manière pacifique.
En effet, la loi soviétique du 3 avril 1990, autorisant la sécession en U.R.S.S., et la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan renvoie au territoire de sa République de 1920, qui n'incluait pas le Karabagh, nous le fait espérer.
Toute solution contraire aux légitimes aspirations du peuple arménien deviendrait une source de nouvelles convulsions, et de troubles.
Notre résolution à vivre en tant que nation libre et souveraine sur nos terres est, incontournable et irrépressible. Chaque pouce de ce territoire porte l'histoire de nos pères. Aucun envahisseur ne pourra défaire leur volonté farouche de vivre libres et indépendants sur cette terre du Karabagh, à reconstruire.
D'ailleurs, pourquoi le peuple de l'Artsakh n'aurait-il pas le droit à la liberté ?